Armand-Jean Bouthillier de Rancé (1626- 1700) est issu d’une famille qui doit à Richelieu fortune et influence. Filleul de l’Homme rouge, destiné à la prêtrise, il commence sa carrière dans le Paris aristocratique de la Fronde. Proche du cardinal de Retz, le jeune prêtre passe pour l’amant ou l’ami de cœur de l’une des frondeuses les plus en vue : Marie, duchesse de Rohan-Montbazon, de quinze ans son aînée. Mais le 28 avril 1657, Marie meurt soudainement. Bouleversé, Armand-Jean quitte Paris, jeûne, lit, médite, vend tous ses biens, devient moine. Sa légende commence. De l’abbaye de la Trappe, qui s’en allait à vau-l’eau, Rancé fait l’antithèse de la Cour. Celle-ci, bientôt, se presse dans le Perche, fascinée par ce combat où « il ne s’agit rien moins que d’affronter la mort et de l’engloutir » De Bossuet au roi Jacques II Stuart ou au duc de Saint-Simon, ils sont nombreux à visiter le monastère et correspondre avec celui que l’on surnommera l’abbé Tempête et qui fascinera Chateaubriand. Au Roi Soleil répond le Soleil noir
Rancé, le soleil noir
Jean-Maurice de MONTREMY
Jean-Maurice de Montremy, journaliste puis éditeur, a reçu le prix Combourg-Chateaubriand 2007 pour une première édition de ce livre (Perrin). Parallèlement à cette deuxième version, revue, corrigée et augmentée, les éditions du Condottiere publient, du même auteur, Les hivers et les printemps, roman qui s’inspire de certains événements survenus à la Trappe du temps de Rancé.